Ce qui est bien avec un voyage hors des frontières,

 c'est que notre pays d'origine devient comme un ami d'enfance. On ne le voit pas pendant un certain temps et on prends du recul mais en même temps, il nous manque et on veut garder le lien. Là, j'ai coupé le lien par manque de temps et d'information.
En rentrant, une heure de rattrapage : infos de la semaines, forums... et pour découvrir quoi :
- Les atrophiés du cortex qui défendent le NON à la constitution ont encore progressé,
- Cécilia Sarkozy fricotte avec le conseiller en communication de son humaniste de mari (oui, cette nouvelle était plutôt réjouissante),
- Notre guignol élyséen va repasser à la télévision faire un speach qui va encore plomber le traité constitutionnel,
- Manu Larcenet a coupé toute son activité sur internet suite à une rixe avec des internautes dont la matière grise doit virer au blanc tant elle doit être rance,
- On va se taper Nelson Monfort ET le pire dessinateur que la terre ai jamais porté pendant deux semaines à Roland Garros,
- Et plus encore, Paris est définitivement la plus belle ville du monde tant qu'on y habite pas.

Je voudrias juste revenir sur le cas Larcenet. C'est un dessinateur que j'aime beaucoup, capable de me faire rire ou de me serrer la gorge selon les albums. Je passerais détails de la brouille avec une poignée de crétins congénitaux. Ce qui me choque fondamentalement dans cette histoire est de voir qu'un artiste qui s'expose sur internet pour faire plaisir à ses fans, qui fait des petits mickey rien que pour son blog ou son site, qui participe à des forums... se fait lapider au lieu d'en être remercié.
C'est beau comme de la bêtise pure.

Voilà, ça y est, en théorie, si tout se passe convenablement, je pars en vacances dans moins d'une semaine. Cela fait plus de deux ans que je n'ai pas quitté notre cher territoire nationale et la bougeotte me taquine donc les voûtes plantaires depuis près de 23 mois. Les conditions du départ ne sont pas importantes, un sac, un billet de train ou d'avion et c'est parti.
Comme le disait en gros Alexandre Vialatte, c'est parce que j'aime tellement mon pays que j'ai besoin de le voir de loin pour mieux l'apprécier... Et c'est vrai, j'adore mon pays et j'aurais du mal à m'installer définitivement hors de ses frontières. Mais pourtant, dès que j'y suis tout m'énerve : les conducteurs de voitures, la SNCF, ma feuille d'impôts, l'enseignement, mes voisins du dessous, le chauffeur de taxi raciste, l'agent immobilier au sourire colgate... 
  On a toujours l'impression que c'est mieux là où l'on est pas, il faut donc sans cesse bouger.

PS : je ne peux m'empêcher de citer cet edito qui est proche de l'Everest de la bêtise journalistique. Attention mousqueton et piolet obligatoire, c'est du lourd : http://fr.news.yahoo.com/050510/295/4ep5z.html

Plus je bourlingue sur cette chose épatante qu'est le Web et plus j'ai l'impression de croiser des personnes très différentes mais qui partagent un point commun.

Ce point commun, c'est une certaine tristesse, une certaine langueur et un certain besoin d'avoir un espace très personnel, presque intime. Je déteste les pseudos psychologues qui parlent d'une fuite du monde réel ou d'un refus de la vie bla bla bla. En réalité, beaucoup de ceux que j'ai croisé dans des salles de jeu du type Echec, go, backgammon ou sur des forums divers et variés, s'ennuient. Dans leur boulot, dans leur couple, dans leur famille, à l'école...
L'ennui est, à mon goût, la pire des choses, la plus désastreuse des maladies. On se dit qu'on aspirait à autre chose, qu'on avait des ambitions, des envies, des désirs et on est là face à ce con de petit chef, face à Marcel affalé dans son canapé ou Josiane en pyjama dès 17 h. On voulait partir, voir du pays, découvrir des paysages et on atterri à Thionville...

Avec mille fois plus de talent que moi, Perec a décrit cela dans un petit livre magnifique : Les Choses. L'histoire d'un couple que l'on classerait aujourd'hui parmi les bobos qui se laisse mener par la vie en ne maîtrisant que ses rêves. C'est beau, c'est troublant et ça renvoie toujours à soi.
Peut-être qu'aujourd'hui on retrouverait ce couple sur Internet, tenant un blog.

Ce petit dessin animé sobrement intitulé "Les Puceaux" s'inspire assez ouvertement de la pate graphique des Simpsons avec une animation saccadée à la south park.

C'est amusant, frais... ça se digère bien !

http://www.lespuceaux.com/

Après un week-end sentimentalement et moralement éprouvant,

Je me suis ressourcé en lisant le très poétique Ici Même de Tardi. Attention, ce pavé se rapproche bien plus du roman illustré que de la bande dessinée. Fans de Boule et Bill, Cédric et consorts, passé votre chemin.

L'histoire est absolument irracontable -c'est souvent le cas des oeuvres réussies-. Pour faire simple, après des années de procès, une famille a perdu tous son domaine SAUf les murs qui entourent toutes les parcelles de terrain. Le dernier rejeton lunaire de cette triste lignée vit ou plutôt survit sur ses murs en percevant des droits de passage aux familles usurpatrices et vicieuses.
Mais cela n'est qu'un pan de cette histoire où la folie s'estompe pour laisser place à l'imaginaire et la poésie.

Pour ceux que l'immersion totale attire, Ici Même est un véritable bonheur.